Au chapitre des méthodes de lutte contre le RSI, on étudiera avec attention la technique de la grève de la faim, à laquelle le directeur du théâtre du Sphinx, à Nantes, a recouru en novembre 2016.
La lutte contre le RSI par la sono et la privation de nourriture
Voici comment la presse avait relaté en son temps l’action de Patrice Fourreau:
Patrice Fourreau, directeur du Sphinx, un théâtre nantais, va monter sur le toit de son établissement ce vendredi. L’homme qui a monté cette scène il y a 27 ans a décidé de partir en croisade contre le RSI, le régime social des indépendants, auquel les travailleurs indépendants (artisans, commerçants et professions libérales) sont obligés de s’affilier et qui s’est fait connaître ces dernières années pour ses dysfonctionnements et ses méthodes de calcul de cotisations contestées. (…)
Patrice Fourreau est à bout. Depuis 2010, il est en contentieux avec le RSI et les multiples tentatives de conciliation n’ont rien changé, même une rencontre avec le préfet n’a servi à rien. L’organisme lui réclame 3000 euros de cotisations-retraite par trimestre, en plus des 800 euros mensuels qu’il lui reste à payer jusqu’à la fin de 2017. Le directeur du théâtre cherche à savoir pourquoi le RSI lui demande autant, il veut comprendre les mécanismes de cotisations de cette caisse. Il n’a jamais eu de réponse satisfaisante. Aujourd’hui, il affirme être dans l’incapacité de régler cette somme, sinon il mettra la clé sous la porte.
Dans la foulée, l’intéressé annonçait une grève de la fin.
L’intervention du Préfet en sa faveur
Selon 20 minutes, le même Patrice Fourreau n’a pas lutté inutilement. Voici les informations relatées par le journal lors d’une visite de Jacques Cheminade, candidat à la présidentielle:
« J’ai déjà failli déposer le bilan deux fois à cause du RSI. Heureusement que le préfet a sommé le directeur de cette entité de revoir le dossier du théâtre. La dette a été revue, les poursuites avec les huissiers arrêtées et l’échéancier changé : je suis tranquille pour 2017 et c’est une paix mentale. » Patrick Fourreau dénonce l’illégalité du système et le fait que ses comptes, à l’équilibre, sont plombés par ce régime social.
Deux solutions pour alerter le peuple
Le choix de la grève s’est imposé naturellement car selon le propriétaire, il y a deux manières d’alerter le peuple : « Soit il y a l’effet de groupe, descendre dans la rue avec les risques que l’on sait, soit on se prend soi-même en otage. C’est moins porteur qu’il y a 15 ans, c’est silencieux, mais sur le long terme on est gagnant. »
Encore un effort, messieurs les journalistes, et vous franchirez le cap de la vraie question: la sécurité sociale, dont on nous vante tant les mérites, est-elle compatible avec notre survie économique?